Vincent Bastide :
Après un exercice 2008/2009 marqué par une détérioration de sa rentabilité, Bastide Le Confort Médical a redressé la barre, son résultat opérationnel progressant de 28,9 % au terme de l'exercice 2009/2010. Vincent Bastide, le directeur général délégué du spécialiste des prestations de soins à domicile à destination des personnes âgées, malades et handicapées, revient dans la première partie de l'entretien qu'il a accordé à Sicavonline sur les facteurs ayant pesé sur la profitabilité de Bastide Le Confort Médical.
Le groupe a été fondé par mon père, Guy Bastide, en 1977 ( Vincent Bastide (Bastide Le Confort Médical), dans les traces du père...). Son idée était tout d'abord d'appareiller des malades en oxygénothérapie puis il a peu à peu offert aux patients un accompagnement de plus en plus étendu, avec des lits médicalisés ou des fauteuils roulants. L'idée un peu schématique est de reconstituer l'hôpital à la maison. C'est un confort pour le patient qui rentre chez lui plus tôt mais aussi pour le payeur de ces prestations qu'est l'assurance maladie : la prise en charge d'un patient à domicile est moins onéreuse pour la collectivité que dans une structure médicalisée, et, économiquement, ce système crée des emplois de services non délocalisables. Bastide Le Confort Médical est donc un ensemblier qui vend ou loue des dispositifs médicaux aux EHPAD (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) ou aux particuliers. Nous assurons aussi la prestation de services qui entoure l'utilisation de ces dispositifs. Nous possédons un réseau de 80 agences. Ces dernières sont de préférence implantées dans des zones commerciales dynamiques, situées en bordure d'axes à forte circulation, et comportant des possibilités de stationnement parce que nos consommateurs sont demandeurs d'une accessibilité simplifiée.
Effectivement nous avons souffert du changement des règles de remboursement en maison de retraite. Historiquement, quand un patient était pris en charge en établissement, l'Assurance maladie considérait qu'il était comme à domicile. Sa prise en charge s'effectuait du coup dans les mêmes conditions. Au 1er août 2008, les règles du jeu ont changé et aujourd'hui, l'enveloppe budgétaire qui était dédiée aux EHPAD, c'est-à-dire aux maisons de retraite, a été confiée à un autre organisme à vocation sociale, les D.D.A.S.S. Celles-ci confient désormais une enveloppe journalière aux EHPAD de 2,32 euros TTC pour leur permettre de subvenir à l'intégralité de leurs besoins en dispositif médicaux. Là où avant prévalait un système de prise en charge avec nomenclature dans lequel l'Assurance maladie qualifiait le niveau de prise en charge par équipement, il existe aujourd'hui une enveloppe globale avec laquelle les EHPAD doivent se débrouiller et répondre à l'ensemble des besoins de leurs résidents. Ce nouveau mode de prise en charge a induit une pression assez forte sur les tarifs puisque nous nous sommes retrouvés non plus face à un payeur (l'assurance maladie) qui avait mis en place une nomenclature mais face à des acheteurs (les EHPAD) qui ont cherché à faire baisser les prix. L'impact sur notre volume d'affaires et sur nos marges fut donc assez violent. Aujourd'hui, Bastide Le Confort Medical a pour une bonne part digéré cette évolution réglementaire et nous envisageons de pouvoir de nouveau atteindre, comme en 2007/2008 des niveaux de marge opérationnelle supérieurs à un peu plus de 10 %.
Dans l'immédiat non, parce que notre profession permet au système de santé de réaliser des économies. Nos tutelles mettent un vrai point d'honneur à ce que l'intégralité de nos prestations soient totalement prises en charge. Des pressions sont certes exercées sur nos tarifs pour que nous optimisions le rapport qualité/prix, mais il n'y a pas véritablement une volonté d'accroître ce qu'on appelle le « ticket modérateur », c'est-à-dire la part à charge du patient.
La crise chez nous est très indirecte. Aujourd'hui, 50 % de notre chiffre d'affaires est couvert par l'Assurance Maladie et les régimes complémentaires. L'Assurance maladie doit se financer d'une manière ou d'une autre. Pour cela, l'Etat doit faire en sorte d'établir des budgets à l'équilibre. Quand les recettes diminuent et que les dépenses augmentent, il lui faut bien réduire les dépenses. Cela se traduit par une pression plus forte exercée par les organismes payeurs sur la prise en charge de nos besoins et de nos métiers.
Nous sommes dans une activité de première nécessité. La prise en charge à domicile sera est un besoin croissant. Mais nos tutelles seront peut-être encore plus vigilantes sur les dépenses effectuées. Elles l'étaient cependant déjà auparavant, compte tenu des déficits chroniques et conséquents de l'Assurance maladie. Nous ne percevons donc pas de changement majeur si ce n'est que certains métiers seront peut-être un peu plus surveillés. Mais nous ne nourrissons pas de crainte particulière quant à une remise en cause du principe de la prise en charge des prestations que nous fournissons. Notre modèle économique ne me parait donc aucunement menacé, notre métier ne représentant que 2% du budget consacré à la santé. Propos recueillis par Vincent Bezault
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