Coup de chaud sur les taux

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Le mois de juin aura été riche en évènements plus ou moins prévisibles. A commencer par les 3 milliards de dollars que la banque américaine Bear Stearns a décaissé pour combler les déficits de hedge funds intervenant sur les crédits immobiliers à risque des particuliers américains, les « subprime » que nous évoquions dans notre éditorial de mars. Il y a eu aussi l'engouement pour le marché indien en lieu et place du marché chinois, point qui avait fait l'objet de l'éditorial d'avril. Il y a eu également le résultat mitigé de l'introduction du célèbre fonds de capital investissement Blackstone qui a semé le doute dans l'esprit des investisseurs sur les risques réels de l'utilisation de l'endettement à outrance pour acquérir des actions de sociétés cotées ou non. Enfin, pour la première fois depuis avril 2005, la Chine a été vendeuse d'obligations américaines et donc de dollars. Les taux à 10 ans ont franchi les seuils psychologiques des 5% aux USA, et des 4,50% en Europe, une première depuis 2001. Ceci a mis un terme à la baisse graduelle des taux depuis 20 ans, ce mouvement a pesé sur les banques, les assurances et sur les indices boursiers. Ces deux derniers points faisaient partie des inquiétudes que nous vous exposions en mai et qui justifiaient notre prudence. Les liquidités et les couvertures qui nous pénalisaient depuis le début d'année ont amorti la baisse. C'est la qualité des valeurs en portefeuille qui nous a permis, quant à elle, de rester stable. Cependant, nous savons que le plus dur est à faire. Il consiste à rester plus que jamais concentrés sur les fondamentaux des entreprises et leur valorisation. De ce point de vue, cette pause des marchés est assez saine. Elle permet aux bulles évoquées précédemment de se dégonfler dans le calme. Alors que la croissance des résultats attendus en début d'année à 10% était jusqu'alors révisée en baisse pour atteindre 7%, le mouvement s'est inversé en mai. Les sociétés européennes devraient en fait dégager des bénéfices en hausse de 8,5% en 2007. A la hausse très rapide des taux d'intérêts en juin devrait succéder une phase de stabilisation. Le plus délicat consistera, dans les jours à venir, à trouver le point d'inflexion à partir duquel cette consolidation nous semblera achevée. Le niveau sur lequel nous découvrirons une partie des portefeuilles n'est sans doute pas très loin, probablement quelques pourcents en-dessous des cours actuels.

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