Allemagne : le moteur de l'Europe cale-t-il ?

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Le moral à zéro

« L'indice des anticipations ZEW, qui mesure le sentiment de près trois cents investisseurs et analystes sur l'évolution future de l'activité en Allemagne, a enregistré une sixième baisse consécutive en août. En baisse de 22,5 points ce mois-ci (à -37,6 en août), il a rejoint son niveau le plus bas depuis décembre 2008, et s'éloigne de plus en plus de sa moyenne de long terme (à 25,9), » indiquent les experts de BNP Paribas. Selon BNP Paribas, les résultats de cet indice, reflétant la confiance, montrent que « le moral des investisseurs a de nouveau été lourdement affecté par les difficultés de financement de la dette publique dans certains pays de la zone euro. Les données publiées récemment, et en particulier la croissance du PIB allemand (+0,1% t/t au T2 2011), ont également alimenté les inquiétudes des investisseurs, lesquels redoutent une croissance faible de l'activité au cours des prochains trimestres. De même, la situation économique et les difficultés de financement de la dette publique aux Etats-Unis préoccupent les investisseurs, alors que la croissance de l'économie allemande est fortement liée à celle de ses exportations. »

L'activité économique allemande touche le fond

Par ailleurs, « l'évolution de l'indice ZEW coïncide avec celle de l'indice PMI composite, en baisse de 1,2 point en août. L'indice composite reste supérieur au seuil de 50 malgré cette baisse, due au repli de l'indice PMI dans les services, mais l'indice, à son niveau le plus bas depuis juillet 2009 (à 51,3 en août), annonce une croissance modérée de l'activité au cours des prochains mois, » précise BNP Paribas.

Des conséquences néfastes pour l'Europe

Devant de telles données, il semble évident de conclure que l'Europe voit son moteur économique caler. L'Allemagne tirait jusqu'alors vers le haut les autres pays : «La quasi-stagnation de l'activité en Allemagne, jusqu'ici l'un des moteurs principaux de la croissance de la zone euro, constitue une source d'inquiétude » très grande pour Chris Williamson, Economiste en chef chez Markit. Les signes de faiblesses révélés par les indices ZEW et PMI viennent assombrir des perspectives, déjà bouchées par la crise de la dette et l'affolement des marchés financiers : « En dehors du noyau franco-allemand, l'activité globale [de la zone euro] régresse pour le 3ème mois consécutif, » même si la baisse connue par le secteur des services semble ralentir. « La production manufacturière enregistre (...) son plus fort recul depuis 2 ans, » note-t-on chez Markit.

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