L'an passé, les professionnels ont dans leur grande majorité soutenu que le marché immobilier se portait comme un charme, niant l'existence d'une bulle immobilière. Aujourd'hui, leur message a bien changé même s'ils se refusent toujours à évoquer un possible fléchissement brutal des prix immobiliers.
En 2013, « l'omerta a été brisée » avoue Christophe Du Pontavice, qui parle de « cacophonie en 2012 » avec des messages tels que « A Paris les prix ne vont jamais baisser ». En 2013, le président d'Efficity reconnait que « la prise de conscience est désormais généralisée », tous les professionnels constatent le recul des prix immobiliers, y compris à Paris, plus personne n'ose prétendre le contraire. Mais le discours reste toutefois très orienté. Dans un contexte plus que morose où les transactions ont dévissé, - 12 % entre 2011 et 2012 selon les derniers chiffres des notaires, et la situation économique dégradée, les professionnels s'accrochent toujours au même argument pour modérer l'ampleur du phénomène. Ils sont nombreux à soutenir que la baisse des prix devrait rester légère et ne sera probablement pas persistante, tout du moins dans les zones où le marché immobilier est tendu. Leur raisonnement est simple : les prix immobiliers répondent au jeu de l'offre et de la demande. Dans les villes, Paris en tête, où la demande est vive et l'offre insuffisante, les choses rentreront dans l'ordre tôt ou tard et les prix cesseront de baisser.
Les professionnels sont donc convaincus (ou veulent-ils le faire croire) que c'est le bon moment pour investir dans la pierre et que les acheteurs « resolvabilisés » grâce aux taux d'emprunt ont repris la main. Auparavant, attendre avant de se décider à acheter un logement c'était prendre le risque de le voir filer entre ses doigts ou de le payer encore plus cher. Après la crise de 2008/2009, les parisiens perdaient environ 2 % de pouvoir d'achat immobilier par mois. Actuellement, même s'il est parfois difficile de le croire, une partie des acheteurs profitant de taux d'intérêt très faibles se resolvabilisent. Le temps joue désormais en faveur des acheteurs. Ils ne sont plus pressés. Plus ils attendent, plus ils espèrent profiter d'un rabais sur les prix. De ce fait, quand bien même les professionnels de l'immobilier n'envisagent pas de reprise des transactions à court terme se veulent optimistes. Espérant sans doute transmettre cet espoir aux acheteurs, nombre d'entre eux font valoir que les prix ne vont que très légèrement fléchir, pas d'explosion de la bulle ni de longue phase de baisse ne sont donc attendues.
Pierre Sabatier, co-fondateur du cabinet indépendant de recherche économique PrimeView, bat en brèche cette idée : les prix immobiliers vont s'affaisser de - 30 % à - 40 % sur les 5 à 10 années à venir, même à Paris. La tension du marché ne changera rien à la situation et l'économiste de citer l'exemple japonais. Dans ce pays où l'offre de logement est très insuffisante les prix ont dégringolé de - 50 % à - 60 % depuis les années 1990, balayant de fait l'argument du manque de logements...
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