A Wall Street, Dow Jones, Nasdaq et S&P 500 sont dans une forme étincelante. Mais aux yeux de l’équipe Allocation d’actifs de Mandarine Gestion, il y aurait comme un loup.
A la clôture du 18 juillet, l'ensemble des gains du Dow Jones depuis le début de l'année s'élevaient à 6,36 %, l'indice phare de la bourse de New York culminant à des hauteurs historiques.
Les actions américaines poursuivent décidément leur irrésistible ascension, nonobstant, en premier lieu, les inquiétudes de multiple nature qui assaillent les investisseurs et, en second, leur parcours remarquable depuis la crise financière de 2008.
Car même en incluant le krach consécutif à la faillite de Lehman Brothers, le bilan de la bourse américaine ces dix dernières années glissantes se révèle plus que flatteur. Au cours de cette décennie agitée qui a vu le monde développé frappé par la plus grave crise économique depuis la Grande Dépression, le Dow Jones s'est adjugé pas loin de 70 %. On ne peut pas en dire autant du CAC 40 qui demeure en retrait de 10 % environ par rapport au niveau qui était les siens 120 mois plus tôt.
Pour l'équipe Allocations d'Actifs de mandarine Gestion, la libéralité de la FED qui s'est traduite par une politique d'argent gratuit et les succès enregistrés par les entreprises (marges au plus haut) ont dopé Wall Street.
« Wall Street a profité de cet état de fait (marges au plus haut, argent gratuit, etc) pour enregistrer une performance record : +250% pour l'indice S&P 500 du point bas de mars 2009 au 20 mai 2016, soit une performance annualisée proche de 19% ! » écrivent ainsi dans leur dernière note les experts de Mandarine Gestion avant de tirer dans la foulée la sonnette d'alarme.
« Alors que la croissance des résultats réalisée en 2015 et celle attendue en 2016 sont voisines de zéro, que les spreads de crédit notamment sur le high yield sont élevés et que le M&A (NDLR : les fusions-acquisitions) est en nette baisse, cela nous fait furieusement penser à Vil Coyote qui continue à courir sans s'apercevoir (pour l'instant) que c'est dans le vide ! » souligne-t-on chez Mandarine Gestion.
Dans sa note, l'équipe d'Allocations d'Actifs de Mandarine Gestion souligne en outre que « les Etats-Unis vivent leur huitième année d'une reprise atypique, tant par le rythme de croissance inférieur à [la norme américaine] que par la durée de ce cycle. Atypiques également l'absence d'inflation et la modération des salaires malgré la baisse du taux de chômage. »
Elle pointe par ailleurs le fait que la réserve Fédérale des Etats-Unis face à « ce mix croissance/ inflation » a patienté un temps infini « pour timidement relever ses taux une première fois d'un quart de point au bout de 7 ans de reprise, se trouvant démunie en cas de retournement économique. »
Qui plus est, les experts de Mandarine Gestion constatent que « la reprise a peu profité aux ménages qui ont dû faire face à de nombreux challenges : besoin de fort désendettement, croissance de la part des services dans le PIB au détriment de l'industrie, etc. »
Bref, les Etats-Unis paraissent avoir mangé leur pain blanc et ce, en dépit de la forme insolente qu'affiche Wall Street aujourd'hui. Une forme que les indices américains ne pourront pas maintenir indéfiniment pense-t-on du côté de Mandarine Gestion, ce qui ne constitue pas non plus une bonne nouvelle pour les bourses européennes.
« Cette situation [NDLR : à savoir l'avancée apparemment inexorable des indices U.S.) certes peut durer encore un certain temps, mais ne nous leurrons pas : même si nous ne sommes pas au même stade du cycle, même si les achats de la BCE sur les obligations privées commencent seulement, même si la valorisation est moins chère en Europe, toute baisse de Wall Street entrainera avec elle les actions européennes. Restons donc restons vigilants, profitons de toute hausse pour réduire le risque, d'autant plus que les échéances pouvant remettre en cause la construction européenne ne manquent pas. »
Cela sonne bien comme un appel à la prudence.
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