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Viser 25 % d'émergents dans un portefeuille actions : oui, mais...

30/06/2010 - 19:06 - Sicavonline - Vincent Bezault


Viser 25 % d'émergents dans un portefeuille actions : oui, mais...

Nuno Teixeira, Schroders France

Bien que, selon lui, les actions ne soient pas le placement le plus serein dans la période actuelle, Nuno Teixeira, le DG adjoint de Schroders France, préconise de ne pas être totalement absent du marché boursier et de favoriser les émergents. Toutefois, pas à n'importe quelles conditions.

Nuno Teixeira, quelle part allouer aux actions dans un patrimoine ?

En dépit du fait que nous sortions d'une décennie perdue sur les marchés boursiers, la valorisation des actions ne présente pas, de notre point de vue, de décote substantielle. L'économiste américain Robert Schiller qui s'est illustré par le passé en pointant du doigt les bulles Internet et immobilière avant qu'elles n'éclatent considère qu'en Europe les PER de longue période (NDLR : Le PER (Price Earning Ratio) est le ratio cours bénéfice ou le multiple de capitalisation. Un PER de 10, signifie que l'action vaut dix fois le bénéfice (réalisé ou attendu). Plus le PER est élevé plus l'action vaut cher.), c'est-à-dire des PER prenant en compte une moyenne des résultats des dix années passées, n'affichent qu'un léger retard par rapport aux moyennes de historiques. En clair, on ne peut arguer de la sous-valorisation pour espérer des gains significatifs sur les actions. J'ajouterai que les marchés actions ne peuvent constituer un premier choix de placement, étant pris en étau entre deux risques : d'un côté, le double dip, le double creux, le retour en récession, de l'autre, l'inflation.

Vous parlez d'un risque inflationniste ; cependant, comment l'inflation pourrait-elle revenir alors que les plans d'austérité font plutôt peser un risque déflationniste et que Schroders, soi même, considère que la liquidité mondiale se raréfie ?

Le constat de raréfaction de la liquidité mondiale n'est que ponctuel, et puis n'oublions pas que les Etats occidentaux, très endettés, auront sans doute besoin de l'inflation pour écrémer une partie de leurs dettes. De surcroît, la croissance émergente peut également contribuer à l'inflation en provoquant des tensions sur les marchés de matières premières. Nous disons juste chez Schroders que l'inflation, qui pour le moment n'est absolument pas avérée, est un risque à prendre en compte, au même titre qu'une nouvelle bascule en récession est une éventualité. L'une et l'autre ne sont pas certaines et nous n'écartons pas non plus un scénario médian de croissance faible. Voilà pourquoi, nous ne conseillons pas d'être complètement absent de la bourse.

Est-ce que les marchés émergents ne s'imposent pas comme une évidence pour l'investisseur boursier ?

Naturellement, car nul n'ignore que la croissance viendra des pays émergents lors des dix ou quinze prochaines années. Mais la contrepartie de cette certitude est que les marchés émergents se traitent plutôt avec une prime par rapport aux marchés des pays développés. On peut l'accepter dans une perspective de moyen terme car le couple rendement/risque proposé par les émergents est en effet attrayant sur une période assez longue. Mais, à court terme, il l'est moins. Si l'un de ces deux risques (rechute ou inflation) vient à se matérialiser, les décrochages sur les marchés émergents peuvent être très sensibles. Il faut en effet garder à l'esprit que, même si ces marchés ont changé de statut, ils demeurent beaucoup plus vulnérables que d'autres à des phénomènes de flux. Leur base d'investisseurs locaux n'est pas très solide. Autrement dit, quand les investisseurs étrangers dans les phases de panique se délestent de leurs titres émergents, il n'y a pas grand monde pour se mettre en face. D'où des corrections potentiellement significatives.

Comment alors appréhender les marchés émergents ?

Se fixer un objectif de 25 % d'émergents dans un portefeuille actions n'est pas déraisonnable eu égard à la croissance que ces pays ne manqueront pas de générer au cours des quinze prochaines années mais quand on n'en détient pas en portefeuille leur allouer immédiatement une telle part serait imprudent. Il faut construire sa position sur les émergents pas à pas, sans se presser, en profitant des creux de marché, avec en ligne de mire cet objectif de moyen terme d'une allocation de 25 % dans son portefeuille actions.

Vous faisiez allusion à la fragilité des marchés émergents face aux phénomènes de flux. Mais n'est-ce pas également le cas de la zone euro, dont, pour le coup, les perspectives de croissance sont beaucoup moins séduisantes ?

C'est juste. Il y a beaucoup moins d'acheteurs structurels d'actions en Europe qu'aux Etats-Unis où les fonds de pension constituent des investisseurs de long terme prépondérants. Les assureurs qui, dans une moindre mesure, sur le Vieux Continent jouaient ce rôle et amortissaient les phases de correction du marché par leurs achats de titre ont réduit sensiblement leur exposition aux actions pour satisfaire aux exigences prudentielles accrues. Dans ces conditions, les marchés européens ne peuvent que pâtir d'une volatilité supérieure à celle des places américaines, et étant donné les graves difficultés actuelles de l'Europe (déficits publics colossaux, perspectives de croissance atones), on peut considérer que cette volatilité risque de devenir durablement leur lot, comme elle fut et reste celui des pays émergents. Néanmoins, si l'investisseur est prêt à endurer cette volatilité et qu'il se donne un horizon de placement à cinq ans, les marchés de la zone euro se trouvent aujourd'hui très certainement sur des zones d'achat.

Quoi qu'il en soit, à vous entendre, les marchés américains paraissent un meilleur pari plus court terme. En tout cas pour ceux que la volatilité effraie...

De facto, les marchés américains sont en période de crise beaucoup plus stables : nous avons pu constater qu'en 2008, ils avaient mieux résisté. Par ailleurs, ils bénéficient de l'effet dollar. Dès que l'inquiétude surgit, le dollar s'apprécie car, en tant que monnaie de réserve, il est un actif refuge. Nous en avons encore un exemple criant ces temps-ci, la crise grecque ayant propulsé la devise américaine à des sommets qu'elle avait désertés depuis quatre ans ! Plus de stabilité, et une performance soutenue par l'appréciation du dollar : deux bonnes raisons de ne pas bouder les marchés américains.

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.



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