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Quelque chose de moisi au Royaume de la mimolette

19/08/2011 - 19:45 - Sicavonline - Professeur Quevin Van Der Börs


Quelque chose de moisi au Royaume de la mimolette

Pourquoi jeter un œil aux statistiques néerlandaises n'est pas une mauvaise idée pour garder un certain sens du timing sur les marchés financiers.


Pas la peine de nous la raconter. Les yeux rivés sur les cours de vos actions qui depuis début juillet ne font que plonger, gagné comme en 2001 et 2008 par la tremblante de l'investisseur, la main gauche cramponnée à votre boîte de Prozac, vous vous demandez comment tout cela va finir et vous moquez comme de votre première chemise à jabot (mais oui, ne faites pas l'innocent, celle avec laquelle vous vous dandiniez si fièrement en chantonnant quelque ritournelle des Bee Gees il n'y a pas si longtemps - enfin, si... mais passons), des chiffres publiés cette semaine par nos voisins bataves. Eh bien, vous avez tort. Non pas que ces dernières statistiques néerlandaises puissent en aucune façon vous réconforter. (Si vous souhaitez un anti-dépresseur, appelez plutôt votre beau-frère généraliste.) Mais comme se prendre pour une autruche est bien la meilleure façon de laisser des plumes sur les marchés financiers, autant regarder les choses en face. Pourquoi les Pays-Bas nous intéressent-ils ? Non pas pour leur spécialisation dans la production et la vente d'une certaine plante médicinale mais parce qu'ils constituent l'une de ces rares économies de la zone euro dont on peut dire, ou plutôt pouvait dire qu'elles tenaient encore la route. Et qu'ont annoncé les Pays-Bas cette semaine ? En premier lieu une nette décélération de leur croissance. Celle-ci est ressortie en rythme annuel à +1,5 % au 2e trimestre contre +2,8 % au 1er trimestre 2011. Ce qui renforce le sentiment, après la publication des chiffres allemands et français (croissance nulle dans l'Hexagone et de +0,2 % au 2e trimestre outre-Rhin) qu'il n'existe pas au sein de la zone euro de havre de prospérité qui puisse se préserver du ralentissement actuel. Mais +1,5 % de croissance, objecterez-vous doctement, n'est pas si catastrophique surtout si on rapporte ce chiffre aux performances allemande et française susmentionnées. Certes non, vous rétorquera doucereusement le Professeur Van Der Börs, mais le PIB n'est qu'un reflet du passé et ce qui nous importe désespérément aujourd'hui est l'avenir. Or, les Pays-Bas ont aussi publié leur indice de confiance du consommateur qui, pour le coup, nous en fournit une bonne indication de l'avenir. Et là, misère ! Celui-ci est parti en piqué en août pour sombrer à -21, soit un décrochage de 9 points. Et si vous voulez encore plus de prospective, tenez, il suffit de regarder le sous-indice de l'opinion des consommateurs néerlandais sur la situation économique des douze prochains mois : il s'est écroulé de la bagatelle de 25 points. Autant le dire, la mimolette a pris un sacré coup de chaud et la croissance batave a de fortes chances de donner du mou. Bon fort bien, mais que dans le port d'Amsterdam, il y ait des marins qui pleurent quel rapport avec le camembert et la Sauerkraut (la choucroute, bande d'incultes !)? Disons que l'on peut considérer que la rudesse de la détérioration des chiffres néerlandais est symptomatique d'une tendance de fond dans la zone euro. Si l'une des économies modèles de l'Europe commence à tanguer, mazette, il ne faut pas être grand clerc pour imaginer que les prochains indicateurs français et allemands seront mauvais. Ce dont nous devrions avoir très vite confirmation : mardi 23 août sera publié entre autres, l'indice PMI des directeurs d'achat français du secteur manufacturier. Il était à 50,5 points en juillet et selon toute vraisemblance se situera en dessous en août. Or en deçà des 50 points, un indice PMI exprime une contraction de l'activité. Ce même mardi 23 août verra la parution de l'indice ZEW du sentiment économique en Allemagne, attendu en très fort repli (à -25,9) et bien sûr les PMI allemands (manufacturier et des services) qui devraient eux-aussi basculer sous les 50 points. Et pour que l'on sache bien à quoi s'en tenir l'indice IFO du sentiment économique en Allemagne qui tombera le lendemain devrait confirmer la tendance. Dans un marché qui carbure aux anxiolytiques, cela augure peut-être (sûrement) d'une prochaine semaine boursière éprouvante. Par conséquent, le point bas est peut-être encore devant nous, d'autant qu'un certain nombre de mains faibles n'ont pas encore lâché le papier qui leur brûle les mains (On ne peut pas tout faire, attraper des coups de soleil et s'enfuir des marchés en hurlant comme un possédé ; heureusement vient la rentrée et avec elle le particulier qui sait si bien vendre au plus bas). Est-ce une raison pour vous ruer par solidarité sur votre intermédiaire en piaillant « vendez tout, vendez tout !!! » ? Que nenni. Votre CGP ou votre courtier vous ont sûrement dit qu'il n'en était plus temps. Il leur arrive (peut-être) de dire des bêtises mais là, ils ont raison. Bon, mais alors, me demanderez-vous, si je ne dois pas vendre dois-je acheter ? En voilà une bonne question ! Même si les valorisations commencent à devenir sur certains secteurs franchement délirantes (Vivendi offre au moment où votre serviteur écrit ces lignes du 9,5 % de rendement et France Telecom du 10,7 %, et quoi que l'on pense de ses groupes ou de leur marché, vous n'imaginez pas pour le moment d'arrêter de téléphoner), racheter comme un furieux en chantant haut les cœurs ! ne paraît sans doute pas la meilleure des choses à faire : la crise s'envenime et elle est trop complexe pour se conformer aux cycles classiques. Les indices vont mettre un certain temps à construire leur plancher. Rien ne sert de se précipiter. Commencez cependant à regarder quoi acheter. Et si vous vous en sentez le courage et l'endurance, vous pouvez constituer quelques premières positions sur les actions en y allant pro-gres-si-ve-ment. Car parole de Van Der Börs, c'est quand la mimolette sent le moisi que l'on fait le meilleur fromage ! Professeur Quevin Van Der Börs

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.



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