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Bourse : le danger principal c'est la zone euro [Interview Marc Touati - Partie 2/2]

17/01/2019 - 17:26 - Sicavonline - Propos receuillis par VB et DG


Bourse : le danger principal c'est la zone euro [Interview Marc Touati - Partie 2/2]

Après avoir analysé le risque US dans un premier entretien intitulé Etats-Unis : un risque pour les marchés en 2019 ?, Marc Touati, président du cabinet ACDEFI, pointe du doigt la zone euro, l'identifiant comme le risque majeur pour les marchés.

Sicavonline : Vous avez fait allusion à deux risques pour les marchés. Vous avez évoqué le risque US lors de notre premier entretien. Quel est le second risque ? 

Marc Touati : Le deuxième grand risque que j'identifie est que la Réserve fédérale sera en mesure de relancer la machine, cela ne sera pas celui de la BCE a déjà des taux d'intérêt à 0%. Elle a arrêté la planche à billets, et je pense justement que c'est de là que viendra malheureusement cette année le nouveau bear market, le marché baissier. La zone euro est en danger, il faut appeler un chat un chat. Aujourd'hui, on a d'un côté l'Italie qui refuse de rentrer dans le rang et va aller au clash. En ce qui concerne la France on ne sait pas comment on va se sortir de cette situation sociale délétère ; je rajouterai par ailleurs que la récession en Italie, la troisième en 10 ans, du jamais vu dans l'histoire contemporaine pour un pays développé a déjà commencé. En France les enquêtes d'activité, qu'il s'agisse des enquêtes des directeurs d'achats ou l'enquête de L'INSEE, le PIB a reculé au quatrième trimestre et on aura peut-être la même chose au premier trimestre 2019, c'est ce qu'on appelle une récession. Le vrai problème étant de savoir comment on fait pour en sortir.
Les taux d'intérêt italiens même s'ils se sont calmés fin 2018 ont eu tendance à monter ces derniers temps. Les taux longs restent bas pour l'instant en France. Si les taux remontent effectivement demain de 1 %, il y a un danger pour l'ensemble des marchés et du système. C'est une sorte de Lehman brothers puissance 10 ou puissance 20.

Mais ne sous-estimez-vous pas qu'aura l'action de la BCE ? Vous dites en effet que la BCE sera  moins accommodante. Toutefois, lorsque l'on voit la FED qui infléchit son discours, on peut imaginer que la BCE marchera dans ses traces.

Tout à fait. N'oublions pas cependant que l'on va changer de tête à la présidence de la Banque Centrale Européenne, notre super Mario va nous quitter. Qui pour le remplacer ? Est-ce que son départ marquera un changement de stratégie ? Quoi qu'il en soit, ce que je note est qu'en zone euro il n'y a pas vraiment de pilote dans l'avion. L'Italie ne joue pas le jeu, la France a déjà du mal à gérer ses problèmes intérieurs, et en Allemagne, Madame Merkel pense déjà à son départ. Par conséquent,  si jamais on a un problème qui va sauver la zone euro ? Draghi ? Il est lui aussi sur le départ. Cette absence de cohésion est vraiment est très dangereuse.

Le risque serait donc principalement de nature politique ? Au plan économique, on voit en effet des enquêtes d'activité qui se dégradent à vitesse grand V. On peut même dire que beaucoup pays de la zone euro sont déjà en récession industrielle…

(Il interrompt) …Dont la France et l'Italie

…et du côté des services, parce qu'on cherche à se rassurer avec les services, on observe une sensible détérioration…

Oui, tout à fait, ce qui est quand même assez inquiétant mais encore une fois dans mes prévisions de croissance, qui sont optimistes, pour l'instant lorsque j'intègre ces enquête et bien j'arrive à 1,2% de croissance pour la zone euro, à peu près la même chose en Allemagne.

Qu'est-ce qui ferait que la zone euro ou l'Europe serait le catalyseur de la poursuite de la baisse ?

Ce sera le cas si on n'arrive pas à sortir de ces crises larvées et qui durent en Italie ou en France.

Le Brexit pourrait être un autre catalyseur ?

Le Brexit est déjà intégré par les agents économiques. Certains annonçaient qu'il générerait un cataclysme au Royaume-Uni, et bien ce n'est pas le cas : les enquêtes des directeurs d'achat nous indiquent une récession en France dans l'industrie les services ; par contre, au Royaume-Uni, ils se redressent au mois de décembre, incroyable, non ? Pourquoi ? Parce que quand les Anglais ont intégré ce changement de paradigme que constitue le Brexit, ils se sont retroussés les manches, en se disant qu'ils allaient essayer d'aller de l'avant alors que de notre côté, nous sommes bloqués. (Il répète) on est bloqués. On a déjà pas fait beaucoup de réformes, comment va-t-on faire les trois années à venir ?  On a monté la dépense publique en France l'année dernière, et on a quand même eu le mouvement des Gilets Jaunes. On ne va pas épiloguer là-dessus. Mais cela pose un problème fondamental : qu'est-ce qu'on va faire ?
Je reviens sur le problème central de la cohésion en zone euro. Les Allemands ont un excédent public. L'utiliseront-ils pour sauver la France ou sauver l'Italie, ce n'est pas sûr. On n'a plus un jeu coopératif dans la zone euro. Et ça, c'est extrêmement dangereux puisqu'on va retomber dans une crise existentielle de la zone euro en se demandant si on a bien fait de la faire. Est-ce qu'il n'y pas des risques qu'un pays se mette en marge ? Ce sont des risques qu'on ne voit pas et qui auront forcément des impacts sur les marchés.

Si je dois résumer ce que vous venez nous dire, on aura un ralentissement aux Etats-Unis, on a une valorisation qui reste excessive outre-Atlantique et qui devra à terme être corrigée, on a une politique monétaire qui va continuer à se tendre un petit peu outre-Atlantique, mais le principal risque est de nature politique et se situe en zone euro où la situation économique est déjà bien détériorée et cela pourrait être le catalyseur de la prolongation du marché baissier.

Tout à fait et pour tout vous dire, je vais très honnête, certaines fois, je ne veux pas trop regarder la réalité en face parce que sinon je vois un marché vraiment catastrophique. Donc je préfère me dire que l'on va quand même s'en sortir quoi qu'il arrive, c'est mon côté optimiste, mais sinon encore une fois ça pourrait être pire. Autrement dit, indiquer que le CAC 40 peut tomber à 4200 ou 4100 points pour remonter ensuite légèrement, c'est optimiste, vous voyez parce que si jamais la crise que l'on vient d'évoquer se produit, se matérialise, on pourrait aller beaucoup plus loin.

SOL : vous avez évoqué les émergents en mentionnant les chiffres de croissance que vous attendiez pour la Chine. Le ralentissement est là mais la croissance y demeure importante. Est-ce que les émergents peuvent constituer un bon vecteur de diversification dans les allocations ?

Ils demeureront, comme d'habitude, les locomotives de la croissance mondiale

Mais ce ne sont pas forcément des locomotives boursières

Effectivement, c'est que d'un point de vue boursier, il faut faire faire très attention. Autant dans les pays développés on a des règles très claires, autant dans les pays émergents d'un point de vue boursier ce n'est pas encore le cas, donc si on veut jouer la résistance du monde émergent, je conseille toujours d'acheter les valeurs françaises ou américaines tournées vers l'activité dans les pays émergents. C'est moins de risques. Donc, on aura une année boursière très volatile mais on pourra faire ce qu'on appelle du stock-picking, c'est-à-dire à dire choisir des bonnes entreprises qui auront fait les bons choix stratégiques. Bref, ça va être sportif mais on s'en sortira quand même.

Retrouvez la première partie de cet entretien avec Marc Touati ici

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