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Pourquoi la hausse des marchés actions n'est sans doute pas achevée (1/2)

30/04/2019 - 11:20 - Sicavonline - VB (mis à jour le : 06/05/2019 - 11:48)


Pourquoi la hausse des marchés actions n'est sans doute pas achevée (1/2)

Pour ceux qui n’ont pas vu l’entretien avec Camille Barbier, président de Salamandre AM dans « l’œil du pro », en voici la première partie dans sa version écrite. 

Camille Barbier, fin 2018, vous étiez un peu catastrophé par le comportement du marché. Vous estimiez que sa réaction était un peu incompréhensible parce qu'il valorisait une récession que vous ne voyiez pas. Depuis, la bourse s'est ralliée à votre analyse. Elle ne valorise plus une récession juste un ralentissement. Toutefois les indices ont progressé très, très sensiblement depuis le début de l'année. Ils ont rattrapé le retard pris, ce qui est une bonne chose mais aujourd'hui au moment où nous parlons le CAC 40 progresse de presque 18 % depuis le début d'année, une performance inouïe. Par conséquent, quelle est l'histoire qui se cache derrière cette hausse ? Ce n'est pas qu'un simple rattrapage. Il y autre chose. Est-ce le fait que les banques centrales aient complètement retourné leur veste –la FED parlait de hausses de taux, désormais, elle dit il y en aura pas– qui propulse les marchés toujours plus haut ? 

Vous dites beaucoup de choses dans votre question. Vous dites que la hausse est inouïe, je dirais pour ma part que la hausse des marchés qu'on a depuis le début de l'année était inimaginable si l'on se réfère à ce qui s'est dit et à ce qu'on a pu lire à la fin de l'année dernière. Rappelez-vous un petit peu le catastrophisme ambiant de la fin 2018 : on vous disait alors « vous n'avez pas aimé 2018, vous haïrez 2019, l'année de la récession ». Les marchés étaient dans l'esprit de beaucoup condamnés à continuer leur baisse en 2019 et puis finalement, comme cela se passe souvent, les marchés se sont donné un malin plaisir à surprendre les investisseurs et on a eu tout l'inverse, en partie à cause du fait que finalement on ne voit pas poindre la récession qui semblait être une évidence à la fin de l'année dernière. Les indicateurs avancés ont certes baissé mais se sont stabilisés et puis on commence à avoir des bonnes nouvelles en provenance de Chine et surtout on a eu deux éléments qui ont changé la donne : tout d'abord, les banques centrales. Quand on prend un peu de recul, il y a de quoi sourire. Mi-décembre dernier le président de la FED nous dit «  je vais augmenter les taux comme prévu ; oui, les marchés sont plus fragiles mais on va continuer les hausses des taux prévues en 2019 » et un mois après, changement radical de discours : on nous dit qu'il y a trop de perturbations, les conditions financières se sont resserrées et que du coup la FED va passer son tour, en tout cas en 2019. Deuxième élément de changement dont on parle suffisamment alors que l'on a finalement assez peu d'informations, ce sont les discussions en cours entre la Maison-Blanche et la Chine pour arriver à un traité commercial de grande ampleur. Donc, pour résumer, le comportement des indices en cette première partie de 2019 s'explique par le rattrapage, le changement de ton des banques centrales, et les négociations commerciales sino-américaines qui semblent devoir aboutir.

Ces trois facteurs peuvent concourir en effet au fort rebond de la bourse depuis fin décembre. Cependant, on en est à près de 18 % de progression du CAC 40 depuis le 1er janvier, un rythme qui parait insoutenable.

Je suis d'accord. Je ne pense pas qu'on reproduise 18 % tous les trois mois sur l'année, sinon ça serait une performance historique des marchés.

Mais sans même imaginer la poursuite de l'avancée des marchés à un tel rythme, qu'est-ce qui pourrait motiver qu'on aille beaucoup plus haut ? Parce que si vous aviez raison à propos de l'absence de récession, nous sommes tout de même face à un ralentissement économique, et au demeurant, la récession est bien là dans l'industrie un peu partout dans le monde. De plus, les marges des entreprises aux Etats-Unis semblaient déjà au pinacle en 2018, on voit mal comment elles pourraient se dilater davantage. En Europe, on est sur des croissances bénéficiaires systématiquement révisées à la baisse ; dès lors dispose-t-on d'un moteur qui permettrait à la bourse d'aller franchement plus loin ?

Question parfaitement légitime, toutefois il faut de mon point de vue comprendre un truc qui est en permanence latent sur les marchés : les investisseurs, les marchés cherchent une histoire à se raconter. Là, la nouvelle histoire en vogue est la reprise cyclique. Les marchés n'attendent pas qu'on ait de nouveau des chiffres de production industrielle qui soient positifs pour réagir. Ils sont toujours dans l'anticipation. il suffit que les chiffres de production industrielle soient moins mauvais que prévu (…) pour que on se dise, voilà c'est en train de repartir (…) et qu'on reprenne confiance et c'est, à mon avis, exactement ce qui est en train de se passer et qui est alimenté par toutes les spéculations en cours sur la Chine. On a vu la Chine publier son PIB au premier trimestre à un niveau de 6,4 %, on attendait un petit peu moins, les marchés ont donc été soulagés puis il y a eu une batterie d'autres indicateurs concernant la production industrielle, les ventes au détail qui ont également rassuré puisque par exemple la production industrielle est ressortie à plus de 8 %, un chiffre qu'on avait pas vu depuis cinq ans en Chine. Bon, c'est très beau, c'est très positif et ça s'explique par les mesures de relance qui ont été prises récemment par le gouvernement chinois, des mesures qui représentent en fonction des études qui ont été menées sur le sujet plus de 4 points de PIB. Il faut ¬donc quand même avoir en tête ce qui est en train de se passer, juste pour avoir une stabilisation de la croissance en Chine, on est obligé de mettre 4 points de PIB dans l'économie.

Par conséquent cela ne va pas si bien…

Certes, mais en attendant, on est comme en 2016 avec une relance une relance budgétaire, une baisse des conditions monétaires, une baisse des taux, une baisse des réserves obligatoires en Chine afin de permettre à l'économie de repartir. 

Vous nous dites que tous les leviers qui sont actionnés en ce moment devraient avoir fatalement un effet positif sur la croissance notamment en Europe et aux Etats-Unis.

Il n'y a pas de fatalité mais une espèce de logique quand même à ce que la croissance économique chinoise vienne en effet se répandre, ruisseler pour utiliser un terme qu'on aime bien en France, vers les pays exportateurs notamment l'Allemagne qui aujourd'hui est présentée chez nous comme le malade de l'Europe, ce qui à mon avis est assez rapide terme d'analyse.

L'industrie allemande ne se porte tout de même pas bien

Non, il y a des problématiques structurelles mais il est à mon avis assez clair que si on a une reprise de la croissance en Chine, cela vienne se traduire par un effet positif sur l'industrie et que l'Allemagne en soit la première bénéficiaire. Tout cela est d'autant plus favorable que l'on a une consommation, que ce soit en France ou en Allemagne, qui tient très bien, qui tire la croissance. Juste avec la consommation, on arrive à avoir une croissance positive d'environ 1% dans la zone euro ; par conséquent, si on a un retour de la croissance du secteur industriel grâce à la reprise en Chine et un accord commercial sino-américain large, on peut se mettre à rêver d'avoir un deuxième semestre positif et c'est, à mon avis, ce que joue totalement le marché. En l'occurrence, il joue deux choses : une reprise cyclique, mais aussi, si celle-ci n'advenait pas immédiatement et nécessitait plus de temps, l'action des banques centrales qui nous préparent peut-être des choses sympathiques –la FED a repoussé la hausse des taux aux Etats-Unis jusqu'en 2020 ; quant à la BCE, la hausse des taux qui était prévue en 2019 aura lieu au mieux en 2020 et encore, car je pense qu'à la BCE, ils n'y croient pas eux-mêmes.

 Propos recueillis et édités par VB

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