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« Les investisseurs devraient se remémorer ce qu'ils espéraient fin 2018 » (1/2)

31/05/2019 - 09:42 - Sicavonline - Vincent Bezault (mis à jour le : 15/10/2019 - 17:19)


« Les investisseurs devraient se remémorer ce qu'ils espéraient fin 2018 » (1/2)

Il arrive que certains événements de marché éclairent favorablement des interviews que l’équipe de « l’œil du pro » réalise pour vous apporter vues et analyses argumentées en provenance des différents courants d’opinion qui animent la communauté financière. Ainsi avons-nous publié le 21 mai un entretien vidéo avec Nicolas Chéron, Directeur de la Recherche chez Binck.fr. Il se trouve que les derniers événements de marché font ressortir la saveur de certains de ses propos. Vous pouvez retrouver la première partie de la version écrite de cette interview ici. 

 

Nicolas Chéron, vous prétendez que les marchés actions offrent aujourd'hui aux investisseurs une opportunité historique : celle de sortir !

Effectivement, j'ai écrit il y a [peu] un article intitulé « le CAC de retour à 5600 points : une chance inestimable » car en fait l'année dernière les opérateurs n'avaient pas forcément pris la mesure de la valorisation des marchés, des risques de ralentissement, voire de récession à échéance un an ou deux ans et donc, l'an passé, lorsque l'on était à 5500/5600 points, les investisseurs particuliers que je côtoie énormément n'étaient pas forcément sortis des marchés. Ensuite, lorsque le CAC 40 a accéléré à la baisse au quatrième trimestre sous les 5200 points puis sous les 5000 points, énormément de particuliers mais aussi de professionnels me demandaient si j'estimais que l'on pourrait retourner vers 5200 ou 5300 points en indiquant que cela leur procurerait peut-être une chance de prendre cette fois des bénéfices et de sortir des marchés [actions]. Je leur disais qu'effectivement ce serait bienvenu. Ce qui est assez singulier, c'est que de retour six mois plus tard à 5400 points dans des marchés soutenus très artificiellement, on a des particuliers qui nous disent « mais pourquoi sortir ? Les banquiers centraux sont là, la récession n'a pas eu lieu, les chiffres économiques sont corrects, par conséquent, on peut viser potentiellement de nouveaux records. »

Le raisonnement se défend tout de même parce que l'on a bien mesuré l'influence de l'intervention des banquiers centraux. Aussitôt que la FED a déclaré aux investisseurs qu'ils pouvaient se tranquilliser, car il n'y aurait pas de hausse de taux, les marchés ont décollé.

Effectivement et il faut le dire, le répéter, ce n'est pas forcément l'amélioration des chiffres macroéconomiques ainsi que les résultats d'entreprises qui ont propulsé les indices et qui leur ont permis de gagner 20 % en début d'année. On parle bien d'une hausse artificielle engendrée en grande partie par les banques centrales mais aussi par les rachats d'actions vous savez les fameux « share buy back » qui sont sur des niveaux stratosphériques. Par rapport aux banques centrales, c'est vrai que l'on a eu un interventionnisme exacerbé alors ça a commencé par Steve Mnuchin [NDLR : le Secrétaire au Trésor de l'administration Trump] qui a appelé les banques américaines pendant les vacances de noël pour savoir si la liquidité était là et si tout allait bien. Ensuite, la banque chinoise qui est intervenue en début d'année dans des proportions incroyables ; la banque du Japon qui poursuit son Quantitative Easing, la Banque Centrale Européenne qui nous disait jusqu'ici qu'elle allait monter ses taux et qui prudemment nous dit qu'en fait elle va s'abstenir de le faire et la FED qui effectue une volte-face complète avec un Jerome Powell qui, fin décembre, nous dit « je vais monter les taux 2 à 3 fois » et qui, en janvier, février nous dit « on va faire une pause ».

Cela signifie-t-il que les banquiers centraux voient un départ d'incendie quelque part ?

C'est bien le souci : lorsque les pompiers monétaires sont de sortie, c'est qu'il y a bien le feu quelque part. Si tout allait bien dans le meilleur des mondes, pourquoi est-ce que les banquiers centraux interviendraient-ils autant ? Et puis c'est vrai que tant que la musique bat son plein et bien tout le monde continue de danser et tout va bien mais regardons un petit peu les politiques monétaires actuelles et les niveaux de taux : aucune des banques centrales n'a aujourd'hui de marge ; souvenons-nous que ces vingt dernières années lorsqu'on avait de la croissance économique les taux de la FED remontaient à 3, 4, 5, 6 %. Ils sont actuellement à 2,5 % et la banque centrale américaine n'arrive pas à les monter plus haut. Cela veut dire qu'au moindre gros accident de marché ou qu'à la véritable mise en place d'une récession, la marge de manœuvre de la FED sera réduite comme peau de chagrin et la marge de manœuvre des autres banques centrales sera inexistante.

Insinuez-vous qu'on assiste à la japonisation effective des marchés occidentaux ?

Complètement ! On est dans des politiques de taux bas et on devrait y rester très longtemps. La croissance démographique est faible, et la croissance économique […]. Les banques centrales sont dans des corners ; elles sont coincées, elles ne peuvent plus monter les taux.

Est-ce que vous ne redoutez pas une capitulation à la hausse du marché, c'est-à-dire un emballement qui nous propulserait bien au-delà des niveaux actuels ?

En fait, je ne la redoute pas je l'espère parce que la plupart de vos auditeurs et de mes clients sont des personnes qui sont à l'achat globalement. Par conséquent, j'espère pour eux qu'on aura une énième vague de hausse du CAC 40 en direction des 5700/5800 points. Ce serait ce qu'on appelle une situation de « melt up » , dans laquelle tout le monde court après le papier, où l'on n'est plus dans des marchés normaux comme en février, mars, avril, puisque nous n'assistions pas à des hausses de 7 % suivi par des consolidations, mais au contraire à une hausse en ligne droite. Cela fait des années que l'on n'avait pas vu ça. Généralement, ce sont des hausses que l'on voit lorsque l'on a atteint des points bas comme celui de 2009, à la fin d'une crise. Là, on est face à une hypothétique fin de cycle, après dix ans de hausse, et on assiste à une hausse qui par sa puissance est analogue à une hausse post-point bas de crise. C'est totalement inédit et c'est assez dangereux de mon point de vue. Cependant, pour revenir au « melt up », il s'agit d'une situation, où tout le monde se place à l'achat, tout le monde court après le papier. Les investisseurs américains vous diront qu'il n'y a pas de récession ni de ralentissement économique, qu'ils ont bien fait de garder leurs actions puisque le marché a baissé et qu'il a remonté. Pourquoi dès lors sortir des marchés ? On a même des investisseurs comme l'équipe de Warren Buffett dans le fonds Berkshire Hathaway qui a acheté du Amazon à 1900 $ avec un PER supérieur à 40 ou 50. En 1998, ce même Warren Buffett nous disait « je ne toucherai pas aux valeurs techno ». L'année dernière, ses équipes et lui ils achetaient du Apple et cette année ils achètent du Amazon. 

Le parcours d'Amazon et d'Apple lors de la dernière décennie lui donne quelque peu tort…

Il lui donne complètement tort ! Et les performances passées ne présagent pas des performances futures. J'ai hâte de voir où seront Amazon et Apple d'ici deux ou trois ans. Cette hausse stratosphérique sera difficilement tenable et donc cette situation de melt up dont vous me parlez peut amener à une euphorie finale parce que les marchés haussiers naissent dans le pessimisme, se développent dans le scepticisme ¬et c'est vrai que c'est un peu du scepticisme auquel on assiste depuis un an ou deux  et meurent dans l'euphorie. Donc, comme je vous disais, j'espère qu'on aura une hausse finale qui permettra à mes clients et à tous les investisseurs en actions de profiter encore de la hausse et de pouvoir sortir encore plus haut. Simplement, si cette hausse stratosphérique, euphorique a lieu (si par exemple le S&P 500 va chercher les fameux 300 points dont Donald Trump parlait il y a un an), ce serait encore une fois une opportunité historique de sortir à des niveaux de valorisation élevés, de se diversifier et de créer des poches de cash pour pouvoir acheter [des actions] le jour où l'on aura une correction majeure. Cela me parait préférable à l'option qui consiste à se dire que les marchés sont haussiers et indestructibles et que je reste à l'achat sans aucune espèce de prudence.

Propos recueillis et édités par VB

 Retrouvez ci-dessous la deuxième partie de cet entretien.

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