(AOF) - Lafarge a abaissé les prévisions de croissance sur ses marchés pour l'année en raison de l'évolution de la demande observée au cours du deuxième trimestre. Le cimentier prévoit désormais une variation de la demande de ciment comprise entre -1 et +3 % en 2010 par rapport à 2009. Le groupe a également annoncé que ses réductions de coûts structurels devraient dépasser notre objectif de 200 millions d'euros cette année. Par ailleurs, sur l'ensemble, une bonne tenue des prix est attendue pour l'année, en dépit d'érosions localisées. Au deuxième trimestre, Lafarge a réalisé un résultat d'exploitation courant de 836 millions d'euros, en hausse de 5%. Il a représenté 18,8% d'un chiffre d'affaires en augmentation de 2% à 4,436 milliards d'euros, contre 18,2% au deuxième trimestre 2009. La croissance organique s'est élevée à -2%. Bruno Lafont, PDG de Lafarge, a déclaré : " Lafarge a enregistré une performance opérationnelle et des marges solides sur le trimestre dans un contexte économique encore contrasté, marqué par des baisses de volumes dans un certain nombre de marchés et par les premiers signes de reprise dans quelques pays développés. Le désinvestissement d'actifs non stratégiques s'est poursuivi, et nous devrions dépasser en 2010 l'objectif de 500 millions d'euros que nous avions annoncé initialement ". Le groupe annonce enfin avoir pris de nouvelles mesures pour 2011 afin de réduire son niveau d'endettement, notamment un nouvel objectif de réductions de coûts structurels de plus de 200 millions d'euros et une réduction des investissements industriels à moins de 1 milliard d'euros en 2011.
Les points forts de la valeur
- Lafarge est le leader mondial des matériaux de construction et du ciment, numéro 2 des granulats, numéro 3 du béton et du plâtre. - Sa diversification géographique permet au groupe de mieux résister que ses concurrents à la conjoncture difficile, grâce au poids important des pays émergents dans son chiffre d'affaires (46% réalisé au Moyen-Orient, en Europe Centrale et de l'Est, en Afrique et en Asie à fin 2008). Le rachat d'Orascom Cement a permis à Lafarge de détenir des positions de leader au Moyen-Orient, marché en plein essor. - La politique de désendettement combinant cessions et augmentation de capital a permis non seulement au groupe de réduire son endettement net mais aussi d'éliminer son covenant bancaire associé et optimiser l'échéancier de ses remboursements.
Les points faibles de la valeur
- La visibilité s'est détériorée sur la vitesse de redressement des volumes et donc des résultats des pays matures et en particulier dans plusieurs pays d'Europe de l'Ouest, voire de l'Est. Les volumes ont globalement touché le fond, mais leur redressement sera plus lent que prévu, n'intervenant au mieux qu'en 2012. - Les plans d'austérité en Europe pourraient se traduire par un tassement des dépenses d'infrastructures. - Même si l'augmentation de capital a renforcé la structure financière du groupe, elle aura un impact dilutif sur le bénéfice net par action. - La génération de trésorerie reste un enjeu primordial dans les prochains mois car le groupe continue à supporter une dette élevée (14,5 milliards d'euros nets).
Comment suivre la valeur
- Les performances de Lafarge sont étroitement liées à l'état du secteur de la construction. Fortement cyclique, ce dernier dépend de l'évolution des taux d'intérêt, des facilités d'accès au crédit et du climat de confiance. - Le prix de l'énergie est également à surveiller car il compte pour 25% à 30% du coût de production du ciment. - Les résultats de Lafarge sont, pour partie, dépendants du cours du dollar par rapport à l'euro du fait de sa présence aux Etats-Unis. - Le groupe souhaite accélérer l'innovation, notamment pour répondre aux modes de construction plus durables.
Construction - Matériaux
Même si leur environnement s'améliore progressivement, les intervenants du secteur sont encore confrontés à un certain nombre de risques. Le marché européen de la construction demeure fragile car il n'y a pas de nette reprise de la demande de permis de construire. De plus, comme la crise de ce marché a débuté plus tard qu'aux Etats-Unis, la reprise se réalisera également plus tardivement. Les experts estiment qu'il faudra attendre 2011 pour que le marché du BTP européen se stabilise. Par conséquent certains analystes estiment que cette année, la demande de matériaux de construction devrait baisser de 5% en France. L'activité du secteur va donc continuer à être soutenue par la croissance dans les pays émergents. L'autre menace qui pèse sur les acteurs est l'évolution des couvertures sur les coûts énergétiques. Si elles sont actuellement favorables, ces couvertures devraient avoir un impact négatif dès le second semestre 2010. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 59.96 EUR | ||||||||
Date du cours | 20/10/2015 | ||||||||
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