Pascal Bernachon, directeur de la gestion de KBL Richelieu Gestion, explore l'hyper sensibilité des marchés aux déclarations de Trump.
Confrontés à divers questionnements sur l'évolution des taux, des parités de change et de la durabilité de la croissance après le pic d'activité de fin 2017, les marchés financiers se trouvent désormais guidés par un facteur prédominant : les réflexions et déclarations du président des Etats-Unis.
Son imprévisibilité fausse totalement la lecture de l'économie réelle et agit parfois sur les cours des actifs à l'inverse des prévisions des plus grands stratèges. Même si nombre d'acteurs ont conscience qu'il s'agit plus d'un verbiage à visée électorale que d'une certitude de réalisation de ces menaces.
À l'image d'un conflit américano-coréen auquel nous n'avons jamais cru, qui est depuis tombé aux oubliettes après avoir animé les médias pendant de nombreuses semaines.
Dans tout ce brouhaha, les marchés actions hésitent sur une poursuite potentielle de la hausse. Les taux longs reprennent un peu de souffle et même l'once d'or ne réagit en rien face à ces incertitudes ou risques géopolitiques à la différence de l'or noir.
Si nous ne pouvons nier comme évoqué en préambule que certains facteurs peuvent modifier à la marge la vue positive qui devrait exister sur les marchés actions, le recul de ces indicateurs économiques exprime plus la fin d'une accélération du momentum que des signaux précurseurs d'un retournement brutal de l'activité.
Il est souvent dit que les marchés ont toujours raison. C'est fort probable mais dans un espace-temps qui a tendance à se réduire, le poids de la gestion passive déformant naturellement le juste prix d'équilibre. Face à cela, le constat d'un optimisme raisonné des chefs d'entreprises et les perspectives d'embauche qu' ils expriment sont un rappel à la réalité qui sera infirmée ou confirmée par des publications de résultats où certaines sociétés nous montreront une fois de plus, leur capacité à s'adapter à un contexte mouvant dans une croissance mondiale toujours positive.
Les fondamentaux devraient donc reprendre leurs droits sauf à voir le président Trump entretenir jusqu'aux élections de Mid Term le feuilleton de ses tweets. Dans ce cas, le temps passant, il ne resterait plus qu'à trouver un E.T.F* Trump, expression de la volatilité et dont les cours seraient la réplique de son influence sur la valorisation des actifs.
Pascal Bernachon - Directeur de la Gestion, KBL Richelieu Gestion
* ETF est l'acronyme anglais de Exchanged Traded Funds. En France, les ETF sont plus couramment désignés sous le terme de trackers. Les trackers sont de véritables fonds indiciels côtés en bourse qui répliquent la performance d'un indice, comme par exemple le CAC 40 ou l'Euronext 100
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