(AOF) - Plusieurs amendements visent à soustraire aux volumes d'énergie nucléaire auxquels aura droit un concurrent d'EDF les volumes d'électricité hydraulique de base dont ce fournisseur dispose, écrit ce matin "Les Echos". Le seul en cause serait GDF Suez. Alors que le projet de texte de la loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome) est débattu aujourd'hui et demain à la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, les acteurs du secteur se sont livrés à une bataille de lobbying par députés interposés. Pas moins de 142 amendements ont été déposés, indique le quotidien. Selon le quotidien, le plus emblématique vise à soustraire aux volumes d'énergie nucléaire qu'EDF devra revendre à un prix de gros à ses concurrents une partie des volumes d'électricité hydraulique que ces acteurs produiraient eux mêmes par ailleurs. Certes explique "Les Echos", seule la production de base -soit la partie produite à chaque instant pour couvrir les besoins minimaux de la consommation française -serait concernée. Mais cet amendement illustre bien la guerre larvée que se livrent les deux géants français EDF et GDF Suez dans la mesure ou le grand perdant d'une telle disposition serait GDF Suez, ajoute le journal. A travers sa filiale la Compagnie du Rhône, le groupe produit en effet au total 13 térawattheures d'électricité par an. "Pour GDF Suez, l'enjeu est potentiellement énorme s'il devait soustraire une part significative de sa production hydraulique - celle considérée comme production de base - à ses droits d'accès régulé à la base (ARB)", souligne "Les Echos". Le projet de loi Nome prévoit de contraindre EDF à céder à ses concurrents jusqu'à un quart de sa production nucléaire annuelle, soit 100 TWh, dans le but de renforcer la concurrence. Après son passage à la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, la loi Nome fera ensuite l'objet d'une séance de débats à l'Assemblée nationale, du 8 au 10 juin, puis au Sénat.
Chiffre d'affaires
Au 30.03.2010 : 23,8 milliards d'euros (-6,8%) Au 31.12.2009 : 79.908 millions de dollars (-3,8%)
Résultats
Au 30.03.2010 : EBITDA (résultat brut d'exploitation) : 5,2 milliards d'euros (-5,1%) Au 31.12.2009 : EBITDA: 14.012 millions (+1%) ; résultat net part du groupe : 4.477 millions d'euros (-31,2%)
Prévisions
Le groupe prévoit une croissance soutenue de l'EBITDA, prenant en compte une reprise de la demande moins rapide que prévue, des prix des commodités déprimés et une accélération de la croissance en 2011. L'EBITDA 2010 devrait donc être supérieur à celui de 2009 et celui de 2011 devrait être supérieur d'au moins 15% à celui de 2009. Ces objectifs sont notamment confortés par la contribution estimée sur l'EBITDA du programme d'investissement 2008-2010, en 2010 (0,8 milliard d'euros) et qui va s'accélérer à partir de 2011 (+ 1,8 milliard d'euros cumulés).
Stratégie
En dépit de la crise, le groupe a continué d'investir de façon importante, soit près de 20 milliards d'euros sur les deux dernières années. Pour l'avenir il va maintenir son programme d'investissements ambitieux de l'ordre de 10 milliards d'euros par an sur 2010-2011. Le plan de performance Efficio va être renforcé ce qui devrait permettre de réaliser 1.950 millions d'euros de gains en 2011 (contre 1 800 millions d'euros annoncés).
Evènements financiers
A l'issue d'un protocole d'accord signé avec Gazprom, GDF Suez va prendre 9% du projet de gazoduc Nord Stream. Ce dernier est actuellement détenu par Gazprom, qui détient 51% du consortium, les allemands E.ON et BASF, qui ont chacun 20%, et le néerlandais Gasunie (9%). La construction de ce gazoduc doit permettre de fournir 55 milliards de mètres cubes de gaz par an à l'Europe à partir de 2012, pour compenser le déclin de la production gazière en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. GDF Suez attend de ce projet de pouvoir contribuer à la sécurité d'approvisionnement de l'Europe et la possibilité d'acquérir un volume supplémentaire de gaz de 1,5 milliard de m3 à partir de 2015, date à laquelle la demande devrait vraiment redémarrer.
Forces
- Malgré un contexte économique difficile les objectifs ont été atteints en 2009. - Sur l'année pleine 2009, même si le chiffre d'affaires a reculé de 3,8%, l'excellente maîtrise des coûts et une bonne gestion de ses investissements ont permis à l' excédent brut d'exploitation (Ebitda) de croître très légèrement. - Sur le premier trimestre 2010, le groupe a constaté un léger redémarrage de la demande, avec une hausse des volumes de gaz et d'électricité livrés en Europe. - L'objectif de croissance de son EBITDA a été réitéré pour cette année, notamment grâce à la mise en place du plan de performance. - La diversité de ses métiers, sur l'ensemble de la chaine énergétique, ainsi qu'un modèle économique qui combine activités régulées et concurrentielles, assurent une certaine visibilité des résultats. - En 2009, GDF Suez a bénéficié d'une structure financière renforcée avec un ratio d'endettement de 45,7% et une dette nette contenue à 30 milliards d'euros. - Ses performances vont bénéficier de l'évolution tarifaire des prix du gaz au 1er avril, qui permettent de couvrir les coûts d'approvisionnement. - Le dividende par action, qui a augmenté de 5% à 1,47 euros, est conforme à l'engagement du groupe d'accroître cet indicateur en moyenne de 10% sur trois ans. - L'action offre un rendement élevé (de 5,5%).
Faiblesses
- Moody's a réduit de "stable" à "négative" la perspective de la note "Aa3" de GDF Suez, en raison du contexte économique actuel, et afin de prendre en compte le risque que les performances financières et opérationnelles du groupe restent contraintes par l'environnement économique actuel. L'agence de notation souligne que l'objectif du groupe d'une progression d'au moins 15% de son excédent brut d'exploitation sur la période 2010-2011 suppose que l'impact négatif des cours des matières premières sera plus que compensé notamment par la hausse de ses tarifs en France et les réductions de coûts. - Sur le premier trimestre, la reprise de la demande n'a pas empêché GDF Suez d'enregistrer un net recul de son chiffre d'affaires (- 7,9 % à périmètre constant) du fait de l'impact de la baisse des prix du gaz et de l'électricité sur les marchés. - Le groupe est très dépendant de son marché domestique. - On assiste à une décorrélation nouvelle des prix du gaz et du pétrole : alors que les cours du pétrole sont remontés aux alentours de 80 dollars, les prix du gaz restent déprimés, du fait de la faiblesse de la demande et de la mise en service de nouvelles capacités de production. - GDF-Suez pâtit d'un retard dans le nucléaire par rapport à EDF, qui a quatre à cinq ans d'avance sur ses concurrents. - Un risque politique est attaché au titre car les tarifs de gaz pratiqués par le groupe dépendent des décisions de l'Etat français.
Principales activités
GDF Suez est présent sur l'ensemble de la chaîne énergétique à travers : l'exploration-production de gaz naturel , la production d'électricité, l'approvisionnement et le trading, la fourniture d'énergies et la gestion des infrastructures.
Le secteur
Le traditionnel Observatoire européen des marchés de l'énergie, établi fin d'année 2009 par Capgemini et ses partenaires, souligne que les " utilities " sortent fragilisés de la crise économique et financière. Selon l'étude la crise a provoqué une baisse mondiale historique de la consommation d'électricité et de gaz, estimée respectivement à 3,5% et 3% pour 2009. La baisse de la consommation d'énergie a des retombées préoccupantes pour les acteurs. Ces derniers ont mis en place des plans d'économies, qui prévoient notamment un recul de leurs investissements. Or, en 2008, l'Union européenne avait estimé que 1.600 milliards d'euros d'investissements étaient nécessaires pour rénover et accroître la capacité de production des réseaux d'électricité et de gaz de l'Union Européenne jusqu'en 2030. S'ils ne sont pas réalisés, cela ne fera qu'accroître la dépendance énergétique de l'Europe.
La valeur dans son secteur
Premier opérateur gazier en France - L'un des premiers énergéticiens au niveau mondial.
Comment suivre la valeur
GDF Suez est une valeur défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique. Le groupe a encore prouvé la solidité de son modèle économique l'an passé.
Dividendes versés
1,41 euro par action
Taux de distribution des dividendes
72%
Taux de croissance du dividende par action
+5%
Rendement 2009
5,5%
Estimation du prochain dividende par action
1.53 euro en 2010
Services aux collectivités
Le traditionnel Observatoire européen des marchés de l'énergie, établi fin d'année 2009 par Capgemini et ses partenaires, souligne que les " utilities " sortent fragilisés de la crise économique et financière. Selon l'étude la crise a provoqué une baisse mondiale historique des consommations d'électricité et de gaz, estimées respectivement à 3,5% et 3% pour 2009. Si la baisse de la consommation d'énergie a une conséquence positive, avec une diminution des émissions de Co2, elle a des retombées préoccupantes pour les acteurs. Ces derniers ont mis en place des plans d'économies, qui prévoient notamment un recul de leurs investissements. Or, en 2008, l'Union européenne avait estimé que 1.600 milliards d'euros d'investissements étaient nécessaires pour rénover et accroître la capacité de production des réseaux d'électricité et de gaz de l'Union Européenne jusqu'en 2030. S'ils ne sont pas réalisés, cela ne fera qu'accroître la dépendance énergétique de l'Europe. L'Observatoire souligne la nécessité pour les utilities de revoir leur modèle économique, pour qu'ils maîtrisent davantage leur consommation d'énergie et réduisent ainsi leur dépendance.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 15.22 EUR | ||||||||
Date du cours | 02/05/2024 | ||||||||
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