(AOF / Funds) - Alors que tout semblait enfin se mettre en place pour engendrer une certaine normalisation de la situation grecque et des pays dits périphériques, la division affichée par les grands Etats membres au travers d'une communication disparate a de nouveau pesé sur les titres obligataires jugés les plus fragiles. La semaine avait bien commencé avec l'Eurogroup affichant sa sérénité et affirmant que le plan d'aide éventuel était désormais quasiment prêt à l'emploi, tout en se disant convaincu que les autorités helléniques ne devraient pas y avoir recours, jugeant le plan actuel de réduction des déficits crédible et en passe de réussir. Surtout, la bonne nouvelle pour la Grèce, pour une fois, était venue des agences de rating, et en l'occurrence de S&P, qui a confirmé le rating de la Grèce à BBB + et enlevé le crédit watch négatif, ce qui écarte un prochain downgrade (S&P avait un temps évoqué la possibilité d'un abaissement de plusieurs notes) et assure à court terme la possibilité aux titres grecs de se voir refinancer sans problème à la BCE. S&P a considéré le plan de réduction comme suffisant pour atteindre les objectifs des 4 points de PIB en 2010. L'agence a maintenu toutefois la perspective négative en raison d'inquiétudes à moyen terme pour arriver à 2,8 % en 2012 sans mesures de consolidation budgétaire supplémentaires. Mais les atermoiements politiques ont fini par prendre le pas sur le reste avec des positions divisées. D'un côté, la Grèce, qui estime avoir fait les efforts budgétaires nécessaires, juge que c'est désormais le marché qui se trompe, et se dit victime de spéculation déplacée. Du coup, elle évoque la possibilité de passer par le FMI pour obtenir des conditions de financement plus conformes à ses nouveaux fondamentaux et sans doute aussi pour presser les autres Etats membres, France et Allemagne en tête, à se mettre d'accord sauf à risquer la honte d'un règlement externe à la zone euro... De l'autre côté, le manque d'empressement de certains Etats membres et l'absence d'un accord clairement défini a fini par peser et nourrit de nouveau la volatilité des spreads grecs et consorts. Les titres grecs ont ainsi terminé la semaine avec un écart de taux (spread) plus élevé par rapport aux titres allemands à 6,35 %, soit 323 points de base (bp) au-dessus du Bund 10 ans, contre 306 pb vendredi dernier. Dans le même sillage les titres portugais ont souffert, avec un spread contre Allemagne 13 pb plus large à 120 pb, l'Espagne résistant légèrement mieux, n'abandonnant que 7 pb à + 77 pb du Bund. Le sommet de Bruxelles des 25 et 26 mars sera l'occasion de clarifier et surtout d'afficher une position et une communication commune à même de soutenir ces obligations. Les hommes politiques, après les banques centrales, doivent apprendre la parcimonie dans leur communication quand il s'agit des marchés, qui en période d'incertitude guettent et scrutent chacun des propos affichés... Victime de ces incertitudes institutionnelles autour de la zone euro, l'euro a repris sa tendance baissière, chutant même brutalement, passant contre dollar de 1,3750 à 1,35 sur la semaine. Le dollar n'a pourtant pas profité de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui n'a pas, à l'issue de sa réunion mensuelle, annoncé de nouvelles mesures de sortie de crise mais a, à l'inverse, répété que le maintien des taux durera pour une période prolongée (la Fed a gardé le fameux extended period dans son communiqué). Pour la Banque centrale, l'économie continue de se redresser, mais la reprise sera modérée. Les dépenses des ménages sont contraintes par le chômage élevé avec des entreprises réticentes à embaucher, et le marché immobilier est toujours faible avec des mises en chantier à des niveaux déprimés, le tout dans un contexte non inflationniste. Bref, une Banque centrale américaine qui ne semble pas pressée de remonter ses taux. Dans ce contexte, les actions ont connu un profil assez heurté et terminent la semaine de façon peu glorieuse, avec un indice français en baisse de - 0,4 % (Dax + 0,5 %), le Dow affichant + 0,9 % et Londres + 0,2 %. Les financières et les automobiles ont pesé à la baisse alors que les valeurs technologiques ont, elles, fait plus que résister. Les performances boursières, en définitive, sont un peu à l'image de celles enregistrées depuis le début de l'année avec un CAC stable (- 0,6 %) et un Dow Jones en hausse de 3,8 % depuis le 1er janvier. La semaine prochaine, la question grecque dominera encore les marchés avec, en ligne de mire, le sommet européen des 25 et 26 mars. Peu de chiffres permettront d'en savoir plus sur le rythme de sortie de crise avec, aux Etats-Unis surtout, la dernière estimation du PIB, les commandes de biens durables et les ventes de maisons neuves et existantes alors que, en Europe, les marchés surveilleront plus particulièrement les enquêtes de confiance (IFO, GfK, INSEE, ISAE) et les indicateurs d'activité (PMI). Par Jean-François Robin, stratégiste, Natixis
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Souscription en ligne
Plus besoin de remplir à la main tous les bulletins de souscription grâce à la pré-saisie ! Gagner en rapidité et en efficacité.
Des frais réduits
Nos équipes négocient avec les sociétés de gestion des frais réduits.
Des professionnels
à votre écoute
Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches du lundi au vendredi : 0 805 09 09 09 (appel gratuit)