(AOF) - Casino accuse Monoprix de gonfler artificiellement ses prix dans les rayons pour augmenter son chiffre d'affaires, a révélé le Monde. Monoprix fait l'objet, depuis le début de l'année, de vives tensions entre les Galeries Lafayette et le groupe Casino, propriétaires chacun de 50 % du capital, rappelle le quotidien. Le premier souhaite vendre sa participation au second, qui l'estime surévaluée. Dans ce contexte, les prix dans les rayons de Monoprix ont progressé de 2,3 % en trois mois. "Une inflation qui ne devrait rien à la conjoncture, selon Casino, qui accuse son coactionnaire de chercher à gonfler ainsi artificiellement le chiffre d'affaires de Monoprix pour mieux valoriser sa part", indique Le Monde. Selon le quotidien, Casino vient d'envoyer une mise en garde, sous la forme d'une lettre recommandée, datée du 17 avril, à Philippe Houzé, le président des Galeries Lafayette, qui préside aussi Monoprix. Celle-ci met en cause sa gestion de l'enseigne, en particulier son positionnement en termes de prix. Ce document constate une valse des étiquettes décalée avec le contexte concurrentiel. Pour Casino, ce coup de pouce sur les prix a représenté "l'essentiel de la croissance du résultat opérationnel courant" du premier trimestre. Celui-ci a progressé de plus de 20 %, dans une conjoncture plus que morose.
- Le groupe s'est désengagé des Pays-Bas, marché très concurrentiel. Casino n'est donc plus présent en Europe, en dehors de la France. Cela lui permet d'être moins sensible à une consommation durablement faible sur le Vieux Continent ; - Dans la conjoncture économique actuelle, les marques de distributeurs tirent leur épingle du jeu. Casino est leader sur ce segment ; - Les marges de Monoprix résistent bien dans un environnement concurrentiel tendu : la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution ; - L'immobilier est un pilier stratégique, via la filiale cotée Mercialys. La réduction en cours de la participation de Casino au capital de cette société foncière ne remet par en cause le partenariat. La création de Mercialys et sa cotation en bourse a permis à Casino d'extérioriser une partie de la valeur de ses actifs immobiliers.
Les points faibles de la valeur
- La position du groupe sur son marché domestique est toujours perçue comme un facteur d'incertitude : prix élevé des marques nationales dans certaines enseignes, absence de taille critique en hypermarchés, vive concurrence en hard discount ; - Les très grandes surfaces représentent encore un tiers du chiffre d'affaires ; - Le hard discount a été touché de plein fouet par la crise. Il y a également un risque de cannibalisation avec l'activité hypermarchés.
Comment suivre la valeur
- Casino affiche une décote moyenne de 10% par rapport aux autres acteurs du secteur. Pourtant, la forte présence dans les magasins de proximité offre à la valeur un profil défensif dans le secteur ; - Les performances du groupe sur son marché domestique (66% des ventes) et la confirmation du redressement de Leader Price restent le principal catalyseur boursier ; - La consommation de produits alimentaires est traditionnellement peu cyclique mais les habitudes de consommation ont fortement évolué ces dernières années ; - Toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique) ; - Casino pourrait s'appuyer sur son site Cdiscount, leader français des ventes en ligne dans le non-alimentaire, pour lancer une enseigne non-alimentaire de petite surface dans les centres-villes. Un magasin test a déjà ouvert à Paris.
Distribution généraliste
Les distributeurs français et étrangers investissent Internet. Si la plupart ont développé leurs propres sites, certains accélèrent leur stratégie en acquérant un spécialiste. Ahold, leader de la grande distribution aux Pays-Bas, a acquis bol.com, pour 350 MEUR. Le site est leader de la vente en ligne de produits non alimentaires au Benelux, avec 3,4 millions de clients. Le numéro un mondial de la grande distribution, Wal-Mart, souhaite accroître de 18% à 51% sa participation dans l'e-commerçant chinois Yihaodian, actif dans la vente multi-produits. La Chine devrait représenter le premier marché de la vente en ligne en 2015, selon Boston Consulting Group. En France, Casino a repris Cdiscount en 2000, dont l'activité a plus que compensé la baisse des ventes non alimentaires de ses hypermarchés Géant. Il a récemment pris une participation dans la boutique en ligne de vêtements et accessoires Monshowroom.com, avec la possibilité de devenir actionnaire majoritaire. Quant à Auchan, il détient Grosbill, dédié au high-tech et à l'électroménager sur Internet. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 0.03 EUR | ||||||||
Date du cours | 02/05/2024 | ||||||||
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