(AOF) - Crédit Agricole S.A a cédé le solde de sa participation au capital de la banque espagnole Bankinter, qui porte sur environ 7,6 % du capital, au prix de 3,39 euros par action. Le produit brut de cette cession s'élève à 224 millions d'euros, permettant de dégager une plus-value de 106 millions d'euros, a indiqué la banque verte. Des cessions de titres Bankinter réalisées sur le marché en juillet et août 2013 ont par ailleurs dégagé une plus-value de 37 millions d'euros, a ajouté Crédit Agricole. A l'issue de cette opération, Crédit Agricole S.A. ne détiendra plus d'actions Bankinter (étant précisé que Crédit Agricole S.A. conservera toutefois 1 139 224 obligations convertibles donnant droit à un maximum de 17 744 920 actions Bankinter). Dans le cadre de cette opération, Crédit Agricole S.A. s'est engagé à l'égard des banques en charge du placement à ne pas céder ou autrement transférer les obligations convertibles ou les actions sous-jacentes pendant une durée de 90 jours calendaires suivant le règlement-livraison (soit jusqu'au 8 décembre 2013), sous réserve de certaines exceptions.
Les points forts de la valeur
- Fortes positions en France et en Europe. Premier banquier de détail en France, par les dépôts des ménages et premier en Europe, par les revenus bancaires. Numéro 1 de la gestion collective en France et en Europe sous la marque Amundi ; - Confirmation du redressement au premier semestre 2013, grâce à la baisse générale du coût et de la charge du risque ; - Amélioration de la rentabilité de la banque de détail en France (caisses régionales et LCL, ex-Crédit Lyonnais) et de la division banque de financement ; - Cession de la filiale grecque à 86,5 % Emporiki ainsi que d'autres actifs plus modestes (CLSA, Cheuvreux, parts dans Bankinter...) ; - Renforcement de la solidité financière avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 10 %, au-dessus du minimum exigé de 9 % par Bâle 3, et un effet de levier de 3,5 %, satisfaisant par rapport à la taille du bilan ; - Soutien explicite du Groupe Crédit Agricole.
Les points faibles de la valeur
- Complexité des comptes impactés par des éléments exceptionnels - cession de la filiale grecque Emporiki, dépréciations d'actifs, dépréciations des actions détenues en compte propre... D'où la deuxième plus grande perte de l'histoire des banques françaises en 2012 (après celle de Dexia un an plus tôt) ; - Faiblesse persistante du réseau international, notamment en Italie avec Cariparma, ainsi que de la division services financiers, handicapée par les pertes de la filiale italienne Agos Ducato de crédit à la consommation ; - Exposition au risque financier portugais, en raison des positions dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise ; - Coût du risque encore très élevé, de 73 % en 2012 ; - Mode de gouvernance peu propice aux prises de décisions rapides ; - Interactions complexes et difficiles à appréhender pour un investisseur entre CASA, l'entité cotée détenue à 56,3 % par les caisses régionales d'une part, et le groupe Crédit Agricole d'autre part.
Comment suivre la valeur
- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales - Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; ; - Diminution des coûts dans le réseau français à partir de 2014 après la réduction à 1 contre 5 des systèmes d'information ; - Risque d'augmentation de capital en liaison avec le traitement encore incertain des activités d'assurances dans le cadre du renforcement des fonds propres prudentiels Bâle 3 (Compromis danois) ; - Mise en oeuvre, durant le deuxième semestre 2013, du mécanisme de transfert de risque vers les caisses régionales ; - Rumeurs d'un retrait de la cote, récurrentes mais peu fondées en raison de son coût, insupportable pour le groupe qui doit se consacrer à l'augmentation de ses fonds propres pour répondre aux exigences du dispositif Bâle 3 ; - Valeur de retournement, l'une des banques européennes les moins valorisées.
Finance - Banques
Moody's a maintenu la perspective négative des banques françaises compte tenu de leur trop grande dépendance vis-à-vis des marchés pour se refinancer. En considérant les charges non récurrentes, qui ont pénalisé leurs résultats l'an passé, l'agence de notation indique que la rentabilité nette de ces établissements devrait progresser cette année. Toutefois l'environnement restera très difficile, notamment en Europe. Malgré les efforts entrepris pour accroître leurs dépôts et réduire la taille de leur bilan, les banques françaises sont structurellement dépendantes des marchés. Moody's souligne également le risque pesant sur la qualité des actifs, l'exposition à l'Espagne et l'Italie représentant près de 5% du total de leurs actifs. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 14.48 EUR | ||||||||
Date du cours | 25/04/2024 | ||||||||
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