(AOF / Funds) - La crise historique que traverse actuellement la zone euro va durablement modifier l'attitude des investisseurs quant à leur processus de sélection de dette souveraine européenne. Aujourd'hui, au vu des écarts de rendement, la discrimination est poussée à son paroxysme, non seulement entre la Grèce et l'Allemagne, mais également entre les autres pays dits périphériques ou PIGS. Les principales causes en sont connues : un ratio de dette sur PIB condamné à progresser dans un contexte où le rythme de la croissance économique est insuffisant pour payer chaque année la charge d'intérêts de cette dette. Dès le début de cette crise, les investisseurs s'attendaient à des réactions rapides et musclées des autorités de la zone euro. Il n'en a rien été. Celles-ci ont systématiquement attendu pour réagir, que la situation devienne intenable, perdant à chaque fois un peu plus de crédibilité. Pour preuve, la concrétisation du plan de sauvetage de la Grèce n'a pas convaincu les marchés, malgré l'intervention exceptionnelle de la Banque centrale européenne qui suspend la règle de notation minimale pour l'éligibilité des titres publics grecs aux opérations de refinancement. La violence du mouvement de dépréciation des titres grecs a été telle que certains intervenants préfèrent maintenant les conserver puisqu'ils se négocient à des prix proches d'un niveau de "recovery" en cas de défaut ou de restructuration de la dette. En revanche, ils continuent de s'alléger massivement des obligations dont la liquidité n'a pas encore disparu, comme celles de l'Espagne ou de l'Italie, alimentant le phénomène de contagion. Par ailleurs, les règles d'investissement de nombreux portefeuilles obligataires limitent généralement la proportion de titres en catégorie BBB tout en excluant la catégorie spéculative (notation inférieure à BBB-). De ce fait, les gérants de fonds concentrent leurs portefeuilles sur les pays de la zone euro aux ratings les plus élevés, donc réputés les plus solvables et offrant de surcroît la meilleure garantie de liquidité transactionnelle, comme l'Allemagne et la France. En l'état actuel des choses, les gestionnaires de portefeuilles et leurs clients ne sont pas près d'investir à nouveau sur les dettes des pays périphériques avant de très nombreux mois, voire des années. Seule une refondation des institutions européennes, passant par un mécanisme de solidarité budgétaire entre les États parviendra à redonner confiance aux investisseurs. Thierry Million, directeur de la gestion obligataire et de la recherche quantitative, Allianz Global Investors France
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
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