(AOF) - Lagardère a réalisé en 2013 un résultat net part du groupe en forte hausse. Il est en effet passé de 89 millions d'euros à fin 2012 à 1,307 milliard d'euros en 2013 grâce à la plus-value de cession d'EADS. Le résultat opérationnel courant a reculé de 3,5% à 327 millions. Le chiffre d'affaires a reculé de 2,1% à 7,216 milliards d'euros (-1,3 % à données comparables). Le résultat opérationnel de sa branche médias, attendu à 355 millions d'euros par le consensus Reuters et en hausse de 0 à 5% par la société elle-même, a atteint 372 millions d'euros sur l'année (+3,9%). Le groupe annonce qu'il proposera un dividende stable au titre de l'exercice 2013, à 1,3 euro par titre, assorti d'une distribution exceptionnelle de 6 euros, grâce à la cession à Vivendi de sa participation de 20% dans Canal+ France pour 1,02 milliard d'euros fin octobre. Le groupe rappelle aussi ses cessions de participation minoritaires dans EADS (en placement privé en avril pour 2,283 milliards) et Amaury (25% du capital revendus à la société elle-même pour 91,4 millions d'euros en avril) au cours de l'année. En termes de perspectives, Lagardère dit attendre une croissance à nouveau comprise entre 0 et 5% du résultat opérationnel de sa branche Média en 2014, à change constants.
Les points forts de la valeur
- Holding diversifiée intervenant dans les médias (division Active pour la presse et l'audiovisuel - Elle, le JDD, Paris Match, Télé7jours, Europe 1, - et Lagardère Entertainment pour la production audiovisuelle), dans la distribution (réseaux de librairies et de presse) et dans l'édition (Publishing : marques Stock, Grasset, Astérix, Anaya), ainsi que dans la gestion des droits sportifs (Unlimited) ; - Profil désormais proche d'un pure player des médias, avec quatre branches d'activités détenues à 100% (54 % pour Services, 26 % pour Publishing, 7 % pour Unlimited et 5 % pour Active) ; - Bonne tenue de la division Publishing, tirée par la littérature générale en France et aux Etats-Unis et des activités de production télévisuelle, renforcées par le rachat de Réservoir Prod ; - Réussite de la diversification dans la distribution dans les aéroports, qui compense le recul continu de la distribution presse ; - Renforcement de la situation financière après la cession des actions EADS.
Les points faibles de la valeur
- Forte décote en Bourse en raison du maintien de participations minoritaires et du manque de visibilité sur la cession de ses activités jugées non stratégiques ; - Taille européenne encore insuffisante dans la production audiovisuelle, malgré un rang de leader en France dans le métier des séries, fictions et émissions de flux ; - Absence de crédibilité de la branche Sports (Unlimited) depuis sa création en 2007, malgré d'importants investissements par acquisitions ; - Montée de la concurrence des livres électroniques pour Lagardère Publishing ; - Pertes structurelles des parts de marché des magazines face aux autres médias et baisse de leurs recettes publicitaires.
Comment suivre la valeur
- Evolution du litige judiciaire avec Vivendi sur la restitution à Canal + de sa trésorerie, ce qui reporte l'entrée en Bourse des 20 % détenus dans Canal + France ; - A suivre les actions de l'investisseur activiste américain Guy Wyser-Pratte (0,53% du capital depuis 2010) : volonté de se faire élire au conseil d'administration pour faire évoluer la stratégie, la gouvernance et le statut de commandite par actions de l'intérieur ; - Retombées du partenariat industriel et capitalistique avec Airest, spécialisé dans les activités commerciales en aéroports ; - Réalisation des cessions d'actifs non stratégiques, soit une dizaine de titres dans la presse et, dans la distribution, les réseaux hors France et Etats-Unis ; - Réalisation de l'objectif d'une hausse du résultat opérationnel 2013 comprise entre 0 et 5 %, malgré un repli attendu de 3-4 % du chiffre d'affaires ; - Aucun caractère spéculatif en raison du statut de commandite par action (OPA impossible).
Communication - Medias
Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 21.05 EUR | ||||||||
Date du cours | 30/04/2024 | ||||||||
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