(AOF) - Bouygues devrait soumettre aujourd'hui une offre de rachat de SFR. Reuters révélait hier que les candidats potentiels à la reprise du deuxième opérateur mobile français avaient jusqu'à ce soir 20h pour déposer une proposition sur le bureau de Vivendi. Martin Bouygues aurait rencontré le Président Hollande la semaine dernière pour le rassurer sur l'emploi. Le patron du groupe de BTP et de télécommunications exclurait tout licenciement et prévoirait des synergies entre les deux opérateur de l'ordre de 1 milliard d'euros. Mardi, Patrick Drahi, fondateur et patron de la holding Altice qui détient 40% de Numericable, a déclaré dans les colonnes du Figaro être lui aussi déterminé à ne pas supprimer de postes en cas de reprise de SFR. Il ajoutait vouloir même créer de nouveaux emplois dans les fonctions commerciales afin de renforcer le nouveau groupe sur le segment des télécoms pour les entreprises. Il affirmait vouloir refondre Numericable et SFR dans un grand ensemble portant uniquement le nom de ce dernier, et dans lequel la téléphonie mobile représenterait 25 à 30% du chiffre d'affaires. Vivendi conserverait 32% du capital de SFR et toucherait 11 milliards d'euros en numéraires. Patrick Drahi aurait déjà négocié une ligne de crédit de 15 milliards d'euros pour cette opération. Les fonds supplémentaires seront affectés à des investissements hors de France. De son côté, Iliad ménage le suspens, comme à son habitude. Reuters affirmait ces derniers jours que le propriétaire de la marque Free avait réuni les financements nécessaires dans le cas où il souhaiterait plus tard prendre le train en marche et faire une offre.
Les points forts de la valeur
- Groupe intervenant dans les télécoms avec SFR et GVT (55 % du chiffre d'affaires), les médias avec Canal + (24 %), et l'édition musicale avec Universal ; - Fortes positions dans la téléphonie fixe et mobile avec SFR (deuxième français) et GVT (leader brésilien), dont les valorisations sont portées par la perspective de la scission du groupe en 2 entités ; - Arrivée bien perçue de Vincent Bolloré au capital pour insuffler un changement stratégique ; - Fin du long conflit avec Lagardère autour de Canal+, conclu par la reprise, fin 2013, des 20 % de Lagardère dans la chaîne cryptée, pour près de 1 MdEUR ; - Vers une réduction de la décote de holding après la scission du groupe en 2 unités, télécoms et médias, dès la mi-2014 ; - Forte réduction de l'endettement, attendu vers 6 MsEUR d'ici la fin de l'année, contre plus de 17 MdsEUR au 30 juin.
Les points faibles de la valeur
- Incertitudes sur le profil futur du groupe après les cessions de 2013 : 85 % de sa participation dans la filiale jeux Activision-Blizzard, pour un montant de 6,2 mdsEUR (elle reviendra à 12 % à terme), Maroc Télécom... ; le projet de scission du groupe, d'ici mi-2014, en deux entités cotées, l'une pour les télécoms (SFR), probablement pour le 1er juillet, l'autre pour les médias (actifs UMG, Canal+ et GVT qui possède une filiale de télévision au Brésil) ; - Critiques des investisseurs sur le manque de pouvoir réel du directoire.
Comment suivre la valeur
- Sensibilité au risque politique, notamment pour les cessions d'actifs télécoms ou télévisuels, et les réclamations fiscales à Bercy ; - Evolution des opérations de scission, de la consultation des salariés et des Conseils de surveillance au vote par l'assemblée générale ; - Extension en Europe et en Asie du rebond du marché américain de la musique après 15 ans de recul de la valeur du marché mondial ; - Spéculations sur l'avenir de SFR qui, une fois coté le 1er juillet, pourrait être racheté par un tiers, fusionner avec Numéricable, signer un accord de partage de réseau avec Bouygues Telecom... ; - Interrogations sur l'utilisation du cash tiré des cessions -désendettement et/ou rachat d'actions et/ou rachat des minoritaires de Canal+ ?-, les spéculations sur un retour aux actionnaires d'une partie des profits de cessions portant jusqu'à 4 MdsEUR ; - Spéculations sur la promotion de Vincent Bolloré, de la vice-présidence à la présidence du Conseil de surveillance, une fois les opérations de scission réalisées ; - Capital éclaté, le premier actionnaire étant le Groupe Bolloré avec 5 %, mais peu susceptible d'être soumis à OPA, en raison de la présence, à hauteur de 3,52 %, du FSI.
Communication - Medias
Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 9.57 EUR | ||||||||
Date du cours | 30/04/2024 | ||||||||
|
Souscription en ligne
Plus besoin de remplir à la main tous les bulletins de souscription grâce à la pré-saisie ! Gagner en rapidité et en efficacité.
Des frais réduits
Nos équipes négocient avec les sociétés de gestion des frais réduits.
Des professionnels
à votre écoute
Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches du lundi au vendredi : 0 805 09 09 09 (appel gratuit)