(AOF / Funds) - Pour Olli Tehn, nous entrons dans une période cruciale de dix jours pour mettre au point les réponses à la crise, rapporte Natixis vendredi. "L'Union économique et monétaire aura soit été achevée au travers d'une intégration plus forte, soit nous devrons accepter une désintégration graduelle d'un demi-siècle d'intégration européenne." Les dix jours en question correspondent à la période qui nous sépare du prochain sommet entre les leaders de l'UE. C'est un euphémisme que de dire que ces inquiétudes officielles sont largement relayées par la presse spécialisée, juge l'analyste. "De plus en plus d'articles ont désormais comme sujet l'après-euro. Le mauvais côté des choses, c'est donc que le scénario du pire (désintégration de la zone euro) n'est plus tabou : si, au début de la crise (décembre 2009), quelqu'un avait évoqué la possibilité d'une explosion de la zone euro, il aurait été voué aux gémonies." "A cette époque, la zone euro exerçait encore une force centripète, et le cas grec était considéré comme un cas isolé, qui n'avait aucune chance de se généraliser. Aujourd'hui, plusieurs grandes entreprises multinationales et de nombreux autres acteurs de la vie économique travaillent sur l'hypothèse d'un changement de structure de la zone euro, qui exercerait désormais une force centripète (sur les pays, est-européens principalement, qui comptaient il y a encore peu de temps rejoindre rapidement la zone euro, mais aussi sur les pays déjà intégrés les plus fragiles)." "Le bon côté des choses, c'est que du côté des remèdes, plus rien n'est tabou. Le papier vert sur la faisabilité des stability bonds publié par la Commission européenne a certes agacé Angela Merkel, mais il a le mérite d'exister et de faire l'objet de nombreux débats. Toutes les solutions de financement incluant une participation du FMI, de l'EFSF, voire de la BCE sont évoquées. Les chefs d'Etats et de gouvernements de la zone euro ont donc un arsenal assez conséquent à leur disposition." "Dans l'idéal, il faudrait qu'ils le déploient (ou promettent de le déployer) en même temps que la BCE se montre plus agressive dans ses achats d'obligations souveraines (ce que pour l'instant elle refuse toujours de faire : elle a acheté la semaine dernière pour seulement 8,6 milliards d'euros de papiers souverains, alors que la crise atteignait une dimension paroxystique). Olli Tehn a raison : il faut agir vite avant que les choses ne deviennent totalement incontrôlables." "Dans le marché interbancaire, le spread euribor-OIS 3 mois est de nouveau à 100pb, des niveaux inconnus depuis début 2009. Les marges de basis swap contre libor flat se sont considérablement resserrées, non grâce à l'action de la BCE bien sûr, mais à celle de la Fed, qui veut prévenir un credit crunch à l'échelle planétaire (les accords de swaps entre banques centrales existent depuis longtemps ; ce qui est nouveau, c'est que la Fed a considérablement réduit le coût de cette liquidité dollar)." "A court terme, la BCE doit se résoudre à monétiser beaucoup plus agressivement les dettes souveraines de la zone euro. Cette politique ne devra toutefois pas être considérée comme une solution (ce serait guérir le mal par le mal), mais comme un moyen d'acheter du temps. Comme la BNS l'a fait dans le marché des changes, la BCE ne doit pas annoncer de limites ; elle devrait accepter de faire des LTRO beaucoup plus longs qu'un an, pour compenser les difficultés que rencontrent les banques à émettre." "Sur une perspective de long terme, (...) il faut bien sûr améliorer la compétitivité et la solvabilité des pays fragiles, mais sans leur imposer de solutions déflationnistes. Il faut réduire le caractère pro-cyclique du pacte de stabilité. Il faut renforcer l'identité politique de la zone euro, l'intégration économique et budgétaire, et faire clairement comprendre au marché que cette intégration passera notamment par la création d'eurobonds, émis avec une garantie solidaire. En faisant disparaître la fragmentation du marché obligataire souverain de la zone euro, les eurobonds seront un gage de stabilité et de croissance." AUT/ALO
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